Comprendre l’impact du changement climatique sur les pollens

Comprendre l’impact du changement climatique sur les pollens au niveau de l’Eurométropole de Strasbourg

Dans le cadre d’un projet financé par l’ARS à la suite d’un appel à projets du Contrat Local de Santé de l’Eurométropole de Strasbourg, 26 ans de données sur les pollens, la météorologie et la qualité de l’air ont été rassemblés.

🌡️ En 26 ans, la température moyenne annuelle a grimpé de +1,1°C, passant de 11,5°C à 12,6°C entre la fin du 20e siècle et les années 2021-2023. Les écarts de température entre le jour et la nuit augmentent aussi : +16 % en plus.

☀️ La durée d’ensoleillement s’est allongée de plus de 10 jours par an, avec près de 257 heures de soleil en plus, atteignant 1 942 heures par an, soit une hausse de +17 %.

🔆 Le rayonnement journalier augmente et l'Eurométropole de Strasbourg reçoit 6 % de rayonnement solaire en plus qu’il y a 26 ans.  

🌧️ Les précipitations ont diminué de 6 %. Le printemps est la saison la plus touchée, suivi de l’automne.

En 26 ans, le cumul des concentrations des cinq pollens (graminées, platane, bouleau, aulne, chêne) a augmenté de 161 % sur l’Eurométropole de Strasbourg*. Cette augmentation concerne tous les pollens et particulièrement les pollens d’aulne, de platane et de chêne.
*Comparaison entre le cumul moyen des années 1998 à 2000 et celui des années 2021 à 2023. 

Des changements au niveau de période de présence des pollens sont observés et varient selon les différents pollens étudiés. 

Les corrélations entre les changements au niveau de la météo, de la pollution et les pollens ont été étudiés pour toute la saison pollinique pour les concentrations de pollens et pendant la période de repos de la plante pour les changements sur la saison pollinique. Elles varient en fonction de chaque pollens.

Une diminution des concentrations des polluants est remarquée. En effet de 1998 à 2023 les concentrations en dioxyde d’azote ont diminué de -50%, celles des particules PM10 de -26% sur les deux stations de mesure de Strasbourg.  

Cependant les concentrations en ozone, appelé « polluant secondaire », ont augmenté de +21%.  

La pollution atmosphérique irrite les muqueuses des yeux, du nez, de la gorge et parfois des poumons. Les voies respiratoires sont ainsi fragilisées et plus sensibles aux différents allergènes présents dans l’air. De fait, les personnes allergiques sont plus vulnérables pendant les pics de pollution. 

Enfin, la pollution stresse la plante qui fabrique plus d’allergènes.

Si rien ne change ou si les efforts restent limités, la température de la planète pourrait augmenter entre 2,7 °C et 4,4 °C d’ici 2100. Cela irait de pair avec une hausse d’autres paramètres comme l’ensoleillement qui ont un effet sur la modification des périodes de pollinisation. Résultat : les concentrations de pollens pourraient continuer d’augmenter, ce qui risque de rendre les allergies plus fréquentes. Enfin, certaines plantes pourraient disparaître si elles ne supportent pas le nouveau climat, laissant la place à d’autres espèces allergisantes. Ces constats renforcent la nécessité de mettre en place des actions de prévention comme c’est le cas au sein de l’EMS de Strasbourg notamment en ce qui concerne le choix des espèces végétales sur le territoire.