Passons l'hiver de bon poêle : les chiffres clés du chauffage au bois

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Publié le 13 novembre 2023

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L'Observatoire Climat Air Énergie d'ATMO Grand Est, organisme agréé pour la surveillance de la qualité de l'air dans notre région, réalise chaque année un inventaire des énergies et des polluants. L'intérêt ? Evaluer l'impact des activités humaines du Grand Est sur le climat, la qualité de l'air et donc la santé des habitants pour construire des politiques publiques stratégiques et efficaces.

Notre inventaire repose sur trois volets

  • Climat : inventaire des principaux gaz à effet de serre.
  • Qualité de l'air : identification des principales sources d'émissions de polluants.
  • Énergie : recensement des consommations et productions d'énergie dans la région.

Tout savoir sur l'inventaire

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Pour déterminer quel secteur est particulièrement énergivore, quelle énergie est la plus utilisée ou encore quels sont les niveaux des polluants atmosphériques dans le Grand Est, nos inventoristes traitent des milliers de données. Grâce à ce travail de fourmi, l'Observatoire Climat Air Énergie met à disposition des territoires, des industriels et des citoyens plusieurs supports de communication.

Découvrez les chiffres clés énergie des départements

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Avec le retour du froid, zoom sur les infos clés du chauffage au bois dans le Grand Est et les bons gestes qualité de l'air à diffuser autour de nous cet hiver.

Secteur résidentiel : le bois tient une place particulière dans notre mix énergétique régional.

En 2021, le secteur résidentiel totalisait 28 % de la consommation énergétique totale du territoire régional, à la seconde place derrière l'industrie (32 %). Mais Grand Est ou pas, ce n'est pas une surprise : le chauffage est l'usage le plus consommateur d'énergie chez les particuliers (76 % de la consommation énergétique d’un foyer), loin devant l'éclairage, l'eau chaude ou la cuisson. 

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Toutefois, si l'on délaisse la consommation d'énergie pour s'intéresser aux émissions de polluants atmosphériques, une info nous tape dans l'œil : alors que les niveaux de monoxyde de carbone des autres secteurs d'activités régionaux sont relativement similaires aux niveaux nationaux, le résidentiel du Grand Est creuse l'écart. La raison identifiée ? L'importance du chauffage au bois dans notre région.

Le monoxyde de carbone est un gaz inodore, incolore et inflammable à haute température (605°C).


QUELLES SONT SES SOURCES ?
  • Il provient d’activités humaines. Il est issu de combustions incomplètes (gaz, charbon, fioul ou bois) dues à des installations mal réglées (résidentiel chauffage domestique) ou des gaz d’échappement des véhicules dans les secteurs du transport.


OÙ LE TROUVE-T-ON ?
  • Il est surtout problématique dans l’air intérieur où il s’accumule lorsque l’aération ou la ventilation n’est pas bonne.

QUELS SONT SES EFFETS ?
  • Sur la santé : il conduit à un manque d’oxygénation de l’organisme (cœur, cerveau, etc.) car il se fixe à la place de l’oxygène sur l’hémoglobine du sang. Il provoque des intoxications entraînant maux de tête, vertiges, voire le coma et la mort à forte concentration.
  • Sur l’environnement : il participe aux mécanismes de formation de l’ozone. Dans l’atmosphère, il se transforme en dioxyde de carbone (CO2) et contribue à l’effet de serre.
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 En effet, le chauffage au bois représente 23 % de l'énergie utilisée par le secteur résidentiel du Grand Est, directement derrière l'électricité (26 %) et le gaz naturel (28 %).

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Le bois est une ressource locale, renouvelable et performante, mais également une énergie qui émet des polluants atmosphériques.

Comme souvent en matière d'écologie, la question "Le chauffage au bois est-il une solution responsable ?" ne trouve pas de réponse magique. Le bois, exploité durablement, c'est une énergie renouvelable, et donc en faveur du climat. Cependant, sa combustion émet des polluants toxiques qui dégradent la qualité de l'air, surtout quand il est brûlé dans les mauvaises conditions et par des appareils peu performants.
Comme tous les processus de combustion, le chauffage au bois émet un cocktail de plusieurs polluants comme le monoxyde de carbone dont nous avons déjà parlé, les particules fines (PM2.5) qui sont responsables de 40 000 décès chaque année en France (santé publique France) ou encore les hydrocarbures aromatiques polycycliques.

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QUELLES SONT LEURS SOURCES ? 
  • Les HAP proviennent de phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques et les feux de forêt.
Mais les activités humaines sont aussi sources de HAP :
  • Transport : combustion incomplète de matières fossiles (charbon, pétrole gaz).
  • Industrie et bâtiments et travaux publics : production, stockage, transformation et combustion de pétrole, gaz naturel ou charbon, (raffineries, fonderies, synthèse de goudrons et d’asphalte, incinération de déchets, fabrication de pneus et de caoutchouc).
  • Résidentiel et tertiaire : chauffage (notamment au bois) et combustion incomplète de matières fossiles.
QUAND SONT-ILS PLUS PRÉSENTS ?
  • Il n’y a pas de saisonnalité particulière pour les émissions des HAP dans l’air.
QUELS SONT LEURS EFFETS ?
  • Sur la santé : les HAP provoquent des irritations, une diminution de la capacité respiratoire et des nuisances olfactives. Certains sont considérés comme cancérogènes (benzène, benzo(alpha)pyrène).
  • Dans l’environnement : ils ont un rôle précurseur dans la formation de l’ozone.
Les effets de la pollution atmosphérique sur la santé peuvent être immédiats ou se révéler à long terme. Ils sont différents selon : 
  • le type de polluant, c'est-à-dire la composition chimique, 
  • la concentration, c'est-à-dire la dose de polluants dans l'air, 
  • la sensibilité des personnes, en fonction de l'âge et de l'état de santé, 
  • la durée d'exposition
  • le volume d'air respiré, par exemple, pendant les activités physiques, la consommation d'air augmente et nous pouvons respirer jusqu'à 7 fois plus d'air en fonction de l'intensité. 
Certaines personnes sont plus sensibles à la pollution de l'air.
  • Les enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies respiratoires et les femmes enceintes. 
Les organes et les parties du corps impactés :
  • Les poumons : toux, difficultés respiratoires, risque d'augmentation des crises d'asthme, cancers, infections... 
  • Le cœur et le sang : manque d'oxygène de l'organisme (asphyxie), accidents vasuclaires...
  • Le cerveau : maux de tête et vertiges, nausées, vomissements, saturnisme...
  • Le système reproducteur : baisse de la fertilité, augmentation de la mortalité intra-utérine, naissances prématurées...
  • Les yeux, le nez et la gorge : irritations oculaires et nasales, toux, problèmes respiratoires... 

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Les bonnes infos à diffuser autour de nous

Concernant le chauffage au bois, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce sont les chauffages individuels de nos logements, et non les équipements collectifs et industriels, qui émettent le plus de polluants.

  • Plus un appareil est vieux, plus il émet des polluants : un appareil qui date de 1996 ou avant émet 5 fois plus de particules qu’un appareil performant (label Flamme Verte).
  • Les cheminées ouvertes, en plus d'avoir un moins bon rendement, nous exposent à la pollution de l'air : un appareil à foyer ouvert émet 23 fois plus de monoxyde de carbone qu’un appareil à granulés.
Les préconisations de l'ADEME
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  • Isoler nos logements pour réduire le besoin de chauffage.
  • Opter pour un appareil de chauffage performant et bien dimensionné : aide au choix de votre appareil Flamme Verte.
  • Brûler du bois sec et de qualité qui procure un chauffage efficace : bois local et certifié, stocké dans un endroit aéré et couvert, rentré près du foyer 24 à 48 heures avant sa combustion pour parfaire le séchage.
  • Entretenir les appareils 2 fois par an par un professionnel qualifié : 1 mm de suie entraîne une surconsommation d'environ 10 %.
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  • Gérer activement les entrées d'air des appareils :ouvrir les entrées d'air dès que la vitre s'encrasse et fermer les entrées d'air 20 min environ après l'allumage.
  • Utiliser le foyer à plein régime.
  • Allumer mon feu par le haut : jusqu’à 6x moins de particules que l'allumage par le bas. Empiler les bûches, celles de plus petit diamètre en haut. Ne pas surcharger pas le foyer et espacer les bûches pour que l’air circule. Placer ensuite des petits morceaux de résineux sec et un cube d’allumage sur le dessus. Allumer le cube et fermer la porte.

Source : ADEME

Chiffres clés départementaux énergie

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Ces supports sont également disponibles en libre accès à d'autres échelles territoriales ( EPCI, PETR, SCOT, Syndicat mixte…) et sur d'autres thématiques (air, climat…) sur le site de l'Observatoire Climat Air Énergie rubrique Publications.

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