Avec un tiers de son territoire couvert de forêts, la région Grand Est se positionne comme un acteur clé du bois-énergie en France. Source majeure d’énergie renouvelable, il joue un rôle crucial dans la transition énergétique. Cependant, son impact sur la qualité de l’air suscite des préoccupations environnementales et sanitaires.
Publié le 11 février 2025
Un atout économique et énergétique
Le bois-énergie représente 6 % de la consommation d’énergie primaire de la région. Son développement dans les chaufferies industrielles et agricoles a été spectaculaire, avec une consommation multipliée par 30 en moins de vingt ans. De plus, environ 390 000 foyers l’utilisent comme source principale de chauffage.
Face à l’envolée des prix des énergies fossiles, il reste une solution économique :
- Bois-énergie : < 50 €/MWh
- Gaz naturel : 95 €/MWh
- Fioul domestique : environ 160 €/MWh
- Électricité : 205 €/MWh
Cette compétitivité renforce son attractivité pour les ménages et collectivités.

Un enjeu environnemental majeur
Si le bois-énergie permet de limiter la dépendance aux énergies fossiles, sa combustion engendre des émissions importantes de particules fines. En période hivernale, il peut représenter jusqu’à 70 % des émissions de PM10, comme observé à Reims le 15 janvier 2022, lors d’un dépassement des seuils de pollution.
Les appareils obsolètes aggravent le problème :
- Une cheminée à foyer ouvert émet 14 fois plus de particules fines qu’une chaudière à granulés et consomme 9 fois plus de bois pour le même rendement.
Des solutions pour un bois-énergie plus propre
- Modernisation des équipements : 80 % des appareils datent d’avant 2015. Remplacer les anciens foyers par des modèles labellisés "Flamme Verte" pourrait réduire considérablement les émissions.
- Qualité du combustible : L’usage de bois sec (< 20 % d’humidité) divise par six les émissions par rapport au bois humide.
- Développement des chaufferies collectives : Plus de 1 500 chaufferies bois et 106 réseaux de chaleur utilisent déjà cette énergie dans le Grand Est, couvrant 36 % des besoins en chaleur des réseaux.
Un défi collectif pour un avenir durable
L’optimisation du bois-énergie passe par une gestion durable des forêts, l’innovation technologique et la sensibilisation des usagers. Une approche plus responsable permettra de concilier transition énergétique et préservation de la qualité de l’air.
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